La cour d’appel s’est penchée sur un jugement du tribunal correctionnel d’Anvers, datant du 23 mai 2023. Il s’agit d’un dossier de traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle et de trafic d’êtres humains.

La prévenue, une femme de nationalité nigériane, était poursuivie pour des faits commis à l’encontre d’une compatriote nigériane.

Elle avait été recrutée au Nigeria en 2016 par l’entourage de la prévenue avec la promesse d’un emploi de vendeuse en Europe. Elle avait prêté un serment vaudou et s’était rendue en Italie avec d’autres jeunes filles en passant par la Libye et la Méditerranée. Elle y avait été accueillie par des proches de la prévenue dont un Néerlandais, et avait été transférée à Anvers. Elle était contrainte de se prostituer dans des bars, dans un hôtel et sur un trottoir. Elle devait s’acquitter d’une dette de 25.000 euros envers la prévenue, qui a ensuite été portée à 36.000 euros. Elle devait également payer 150 euros de loyer. Elle était forcée d’avoir des relations sexuelles avec le partenaire belge de la prévenue. Elle a également dû demander l’asile en France.

Elle fut aussi menacée pendant l’enquête.

Le tribunal avait estimé que les faits étaient avérés. Les déclarations de la victime étaient cohérentes et détaillées et pouvaient être corroborées par de nombreux éléments objectifs : empreintes digitales à l’étranger, déclarations de personnes de l’entourage de la prévenue, transactions financières, résultats de la lecture du téléphone portable de la prévenue…

La prévenue avait été condamnée à 30 mois de prison avec sursis et à une amende de 8.000 euros avec sursis partiel.

La victime s’était constituée partie civile et avait obtenu une indemnisation de 15.300 euros à titre de dommage moral et matériel.

Un appel avait été interjeté et la cour d’appel a retenu des circonstances aggravantes supplémentaires pour la prévention de traite des êtres humains, à savoir que les infractions avaient été commises en recourant à des menaces et en association.

La cour a confirmé la décision, la peine et l’indemnisation de la partie civile.