Pour mener des enquêtes approfondies sur des affaires de traite des êtres humains de grande ampleur liées au dumping social, les auditeurs du travail ont besoin de la coopération des sections de la police judiciaire fédérale (PJF) chargés de la traite des êtres humains, en plus des services d’inspection sociale. À cet effet, ces sections de la PJF en charge de la lutte contre la traite des êtres humains devraient également se spécialiser dans l’exploitation économique, comme c’est déjà le cas dans certaines zones en Flandre.

Des enquêtes de cette envergure requièrent des techniques d’enquête plus spécialisées de la part de la PJF, comme des écoutes téléphoniques et des enquêtes sur les médias sociaux. De cette manière, ils travaillent non seulement pour le parquet, mais aussi pour l’auditorat du travail. Il en résulte une coopération plus étroite avec les services d’inspection du travail et l’auditorat du travail, ce qui permet d’atteindre un niveau élevé d’expertise dans la lutte contre l’exploitation économique et de mieux détecter les dossiers de plus grande ampleur.

Pour cela, il faut également garantir une capacité suffisante aux sections de la PJF en charge de la lutte contre la traite des êtres humains. Dans plusieurs arrondissements, comme ceux de Liège et Bruxelles, la PJF ne dispose pas de capacités suffisantes pour jouer un rôle dans la lutte contre la traite des êtres humains aux fins d’exploitation économique. À Charleroi, il n’y a même plus de cellule de lutte contre la traite des êtres humains au sein de la PJF. Les choix politiques des parquets et des auditorats peuvent aussi s’avérer parfois pertinents à cet égard. Tout cela conduit à une approche différente et de facto à une autre image des dossiers de traite des êtres humains aux fins d’exploitation économique au sein de ces arrondissements.