Les situations d’exploitation ne peuvent être détectées que si des contrôles proactifs sont effectués en suffisance dans les secteurs à risque. Il faut pour cela renforcer les capacités des équipes ECOSOC de l’inspection de l’Office national de sécurité sociale (ONSS) et des services de police concernés.

La Commission parlementaire spéciale Traite et trafic des êtres humains 2022-2023 a attiré l’attention sur ce point dans plusieurs recommandations. Les équipes ECOSOC jouent un rôle crucial dans la détection des faits et des victimes de traite des êtres humains. Selon le directeur de la direction thématique Traite des êtres humains au sein de l’ONSS (directeur ECOSOC), seulement 25 % des enquêtes clôturées en 2021 résultaient d’une initiative d’ECOSOC, donc d’un contrôle dans des secteurs à risque. Pour que ce ratio augmente, il faut pouvoir effectuer plus systématiquement des contrôles davantage étendus dans ces secteurs à risque. De fait, Liège ne disposait que de deux inspecteurs ECOSOC et d’un chef d’équipe à temps partiel en 2022. C’était également le cas dans le Hainaut.

Lors des contrôles multidisciplinaires, les forces de police apportent une importante plus-value pour les services d’inspection sociale en raison de leur rôle de soutien.
La police garantit la sécurité des inspecteurs, mais chacun a par ailleurs ses propres rôle et compétence, qui se renforcent mutuellement. Ainsi, la police peut emmener l’employeur au commissariat pour l’empêcher d’exercer davantage d’influence sur les victimes et pour mieux gagner la confiance de ces dernières.