Souvent, les contrôles sont effectués par des agents de la police locale qui ont peu d’expertise en matière de traite des êtres humains et qui ne connaissent pas le statut spécifique de victime. Ils se contentent souvent de viser les sans-papiers pour les faire transférer dans un centre fermé en vue de les rapatrier ou de leur délivrer un ordre de quitter le territoire. Plus précisément dans le cas des victimes nigérianes mineures qui n’ont pas de documents d’identité, les agents ne posent pas souvent de questions sur leur âge, tandis que les proxénètes nigérianes et leurs complices ne sont pas inquiétés lors de ces contrôles parce qu’ils ont des (faux) documents d’identité. 

Les autorités locales des villes et des communes doivent souvent s’acquitter de leurs tâches avec des ressources limitées, ce qui ne les exonère pas pour autant de leur responsabilité. Elles doivent, en outre, être résolument informées que, conformément à la réglementation en vigueur, les victimes potentielles de la traite des êtres humains doivent être orientées vers les centres d’accueil spécialisés et ne doivent pas être traitées comme des migrants sans papiers dans le contexte d’un séjour irrégulier. Même si la traite des êtres humains est une matière fédérale, les autorités locales ne peuvent pas uniquement aborder le problème au travers du prisme de la lutte contre les nuisances.