L’affaire a été mise au jour lorsqu'une organisation d’aide aux personnes prostituées a fourni à la police des informations troublantes à propos d'un homme qui inciterait plusieurs jeunes filles et femmes à la prostitution. L’homme aurait promis aux jeunes filles qu’elles allaient pouvoir rapidement gagner beaucoup d’argent. Il prenait des photos d’elles, nues, qu'il utilisait ensuite à des fins publicitaires sur un site Web où des actes extrêmes étaient proposés. Il les maintenait sous pression en les menaçant de rendre les photos d’elles publiques et de les montrer aux membres de leur famille. Le prévenu s'occupait des rendez-vous avec les clients pour les jeunes filles. Ces dernières devaient céder une partie de leurs gains, 40 %, et pouvaient garder le reste. Son adresse IP a pu être liée à des publicités de 70 jeunes filles environ. Des mineures étaient également concernées. Il approchait surtout les jeunes filles rencontrant des difficultés financières. Des faits de pédopornographie et d’attentat à la pudeur sur une fillette de six ans ont également été mis au jour. Le juge d'instruction désigna un expert psychiatre et psychologue.

Le prévenu a été poursuivi, en marge de faits de traite des êtres humains, également pour des faits de viol, de pédopornographie, d’outrage public aux bonnes mœurs, etc. Le tribunal a acquitté l'homme pour la prévention de traite des êtres humains. Même s'il choisissait des femmes qui éprouvaient des difficultés financières et exerçait une pression sur elles de différentes façons, le dossier n’a pas permis de déterminer que les femmes n’avaient pas le choix. Elles s'occupaient elles-mêmes de leur transport, encaissaient les fonds, n’étaient pas hébergées chez lui et ne faisaient pas l'objet de son contrôle physique. Il n’était pas question de violences physiques, mais seulement de chantage moral. Plusieurs femmes avaient décidé de ne pas accéder à sa proposition. Le tribunal a dès lors estimé qu’en ce sens, les circonstances dans lesquelles les femmes travaillaient comme travailleuses du sexe n’étaient pas contraires à la dignité humaine. Le prévenu a toutefois été condamné pour d’autres préventions à, entre autres, une peine d’emprisonnement de 6 ans.

Ce jugement est définitif.