Dans cette affaire, douze prévenus ont notamment comparu pour leur participation à des activités de prostitution et de traite des êtres humains. Les préventions concernent notamment des faits d’exploitation de la prostitution de majeurs et de mineurs, de traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle et de viol. Deux prévenus ont également comparu pour la diffusion de matériel pédopornographique (mais pas sur base de la prévention de traite des êtres humains). Seul l’un des deux a été condamné pour ces faits.

L’affaire a vu le jour à l’issue d’une plainte anonyme concernant des publicités sur le site Internet d’une soi-disant agence de mannequins qui était à la recherche de mannequins mineurs. En réalité, il s’agissait d’une agence d’escortes.

Ce sont avant tout des femmes lettones qui étaient amenées aux Pays-Bas pour s’y prostituer. Certaines étaient au courant de ces intentions, d'autres non. L’une des mineures avait été amenée aux Pays-Bas pour y travailler comme gardienne d'enfants, mais dès son arrivée elle fut obligée de se prostituer. Les filles étaient régulièrement amenées à des clients belges. Elles étaient menacées et battues et devaient céder au moins la moitié de leurs gains. Elles avaient peur de leurs exploitants, qui abusaient sans cesse de leur position dominante. Les prévenus ont également utilisé des femmes d’origine belge qui se prostituaient par le biais de bureaux d’escortes.

L'une des prévenues s’était, au départ, prostituée pour le compte de quelques autres prévenus. Elle décida cependant rapidement de passer à l'exploitation de la prostitution.

Un autre prévenu obligeait également des femmes lettones à se prostituer. Les femmes travaillaient 7j/7 et devaient être disponibles 24h/24. Elles devaient travailler en toutes circonstances, même quand elles étaient malades. Elles n’avaient en outre rien à dire sur les services sexuels qu'elles devaient fournir.

Dans cette affaire, des peines d’emprisonnement allant de dix-huit mois à huit ans ont été prononcées. L’une des prévenues a bénéficié d’un sursis, car elle était sous le joug de son conjoint, un autre prévenu.

Deux prévenus se sont pourvus en appel. Dans un arrêt du 12 septembre 2013, la cour d’appel d’Anvers les a acquittés de certaines préventions en matière d’exploitation de la débauche ou de la prostitution. Elle n’a pas non plus retenu certaines circonstances aggravantes en matière de traite des êtres humains. Elle a également réduit leurs peines.