Selon Myria un organe de contrôle devrait idéalement être totalement indépendant sur le plan institutionnel, opérationnel, fonctionnel et financier. Dans un tel cas, le rapportage et la responsabilisation (si nécessaire) sont adressés au Parlement et non au Gouvernement, les tentatives d’éloignement à contrôler peuvent être définies de manière autonome, il n’y a pas de lien étroit entre l’organisme de contrôle et l’organisme contrôlé, et le financement est obtenu de manière indépendante.

L’AIG dispose de ressources limitées pour mener à bien l’exécution des contrôles des éloignements. Pourtant, un mécanisme de contrôle efficace nécessite des ressources suffisantes et structurellement ancrées pour contrôler les tentatives d’éloignement. Myria réitère également sa recommandation de mettre en place un système de contrôle objectif par enregistrement vidéo de chaque tentative d’éloignement, au moins dans les endroits les plus sensibles.

Une bonne communication entre les membres de l’AIG et les personnes à éloigner est essentielle, notamment pour que ces dernières puissent comprendre clairement le rôle des contrôleurs. Cela devient impossible dans les situations où la personne à éloigner ne comprend pas les langues parlées par l’AIG. Dans de tels cas, Myria considère que la présence d’un interprète indépendant est indiquée.

Afin de garantir une indépendance maximale, Myria recommande qu’un mécanisme de contrôle indépendant efficace ne repose pas sur des mécanismes de détachement des forces de police.

Myria s’inquiète du fait que les personnes qui sont éloignées ne comprennent pas toujours exactement quel est le rôle de l’AIG et que ses membres ne sont pas toujours faciles à distinguer visuellement du personnel de la police aéronautique. Myria recommande que, en application des obligations découlant de la loi sur la fonction de police, les membres de l’AIG soient toujours visuellement reconnaissables et identifiables individuellement.

Myria estime que le mécanisme de monitoring des éloignements devrait être davantage objectivé et structuré dès que possible. Pour faciliter cette amélioration, Myria recommande de créer une checklist des exigences légales auxquelles chaque tentative d’éloignement doit répondre. Chaque incident y est clairement défini et, au moins pour les incidents graves, les points de vue de l’AIG, de la police et de la personne éloignée y sont exposées. Une proposition (non exhaustive) d’une telle liste de vérification est jointe au présent rapport.

Myria recommande qu’une base de données et qu’un cadre terminologique clairs soient développés et utilisés de manière cohérente pour les contrôles et les rapports annuels afin que les informations sur le recours à la contrainte, la résistance, les éloignements annulés et autres soient contextualisées et comparables. Selon Myria, ces documents devraient être publiés sur le site de l’AIG.