La mobilité internationale de personnes, de ressortissants de pays tiers occupant des professions en pénurie, de personnes hautement qualifiées et de dirigeants est au point mort. Seul le groupe des détenteurs d'une carte bleue bénéficie d'un accès.

Fiche de relance

La mobilité internationale des services a fortement diminué mais elle ne s’est pas arrêtée. Cf. l’évolution comparée des mêmes périodes (le 18 mars jusqu’au 17 avril inclus) des années précédentes. Pendant cette période 38.809 notifications LIMOSA ont encore été enregistrées.

Même si nous supposons que cela n’allait pas de pair avec des franchissements de frontières, nous ne pouvons pas l’exclure. Cette question mérite une étude plus approfondie (le Centre pour la Politique sociale de l’Université d’Anvers Ive Marx et Myria y travaillent).

Dans le contexte d’une perturbation grave et durable de la mobilité internationale de personnes en vue d’activités rémunérées, les possibilités au niveau de la participation au marché du travail, y compris de nouveaux arrivants, continuent de gagner en importance.

Le dernier monitoring socioéconomique du SPF Emploi et d’Unia, auquel Myria a participé pour la partie consacrée au suivi longitudinal des nouveaux entrants de 2010 et de 2012 montre des tendances intéressantes.

Des notions comme la migration active et la migration passive méritent d’être nuancées. La proportion des personnes travaillant effectivement augmente vite pendant les sept premières années pour tous les motifs de séjour.

La dépendance vis-à-vis des allocations des personnes ayant migré pour des raisons familiales reste inférieure à 10 %.
 

La participation réelle au marché de l’emploi n’est-elle pas freinée parce qu’on la pense en termes de migration active et de migration passive ? Et si oui, est-ce souhaitable ? Une analyse approfondie au niveau des ménages constituerait déjà un pas en avant.

En même temps, le poids de l’économie parallèle a peut-être progressé, et elle représente une menace pour les secteurs économiques qui respectent les mesures coronavirus ainsi que la législation du travail et la législation en matière de sécurité sociale.

Les conditions de travail douteuses et le manque de logements dignes ont déjà induit des risques sanitaires importants, pour les travailleurs et la population, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (industrie de la viande), à Leicester (textile) et en Catalogne (cueillette des fruits).

En Belgique également, il est nécessaire de donner la priorité à la détection sur le terrain de toute situation d’exploitation et de traite d’êtres humains, en accordant une attention particulière au logement des travailleurs.

Lors de la relance, il faudra tenir compte de la réduction de la précarisation des personnes en séjour illégal.