Femmes et Migrations en Belgique
En 2017, 46% des migrants arrivés sur le territoire belge étaient des femmes, soit moins de la moitié.
C’est la proportion de femmes parmi les migrants étrangers arrivés récemment (2017) en Belgique. Les femmes étrangères sont donc moins nombreuses que les hommes étrangers à migrer vers le territoire belge. Au cours de ces vingt dernières années, cette proportion a diminué de façon importante, passant de 51% à 46% en l’espace de deux décennies. Cela ne signifie pas que le nombre absolu de femmes migrantes a diminué, mais que leur proportion dans les flux a baissé, comparativement aux hommes. En termes absolus, le nombre d’immigrations de femmes s’est vu multiplié par 2,4, alors que pour les hommes, ce facteur est de 2,9.
Deux principaux facteurs permettent d’expliquer cette diminution proportionnelle des femmes dans les immigrations. Si les femmes sont bien présentes dans la mobilité internationale, leur place est encore souvent déterminée par leur sexe, dans des contextes très différents.
- L’augmentation des migrations en provenance des nouveaux États membres, ayant adhéré à partir de 2004 à l’Union européenne. Pour ce groupe de nationalités, la proportion de femmes est le plus bas : 38% des flux sont féminins. Ces migrations sont essentiellement liées au travail, et les travailleurs et indépendants roumains, polonais ou bulgares sont actifs dans plusieurs secteurs, tel que celui de la construction. Ces différences hommes-femmes reflètent l’existence de niches importantes sur le marché du travail dans le pays de destination, qui sont très masculines.
- L’augmentation récente (depuis 2015) des migrations d’asile, en provenance essentiellement d’Asie occidentale (Syrie, Afghanistan, Irak). En 2017, les femmes représentaient 43% des flux d’immigration pour ce groupe de nationalités. Les taux de reconnaissance des femmes est pourtant légèrement plus élevé que pour les hommes (59% en 2017 contre 51% pour les hommes, toutes nationalités confondues). Là encore, le fait d’être une femme tend à diminuer leur mobilité, en raison notamment de la dangerosité du trajet d’exil. Leur besoin de protection n’en reste pour autant pas moins important.