• Votre conjoint (mariage)
  • Votre partenaire enregistré
  • Vos enfants de moins de 18 ans
  • Vos enfants majeurs handicapés
  • Vos parents si vous êtes un mineur étranger non accompagné (MENA)
  • Les membres de votre famille qui ne rentrent pas dans ces quatre catégories mais font néanmoins partie de votre cellule familiale peuvent éventuellement solliciter une autorisation de séjour provisoire sur base des articles 9 et 13 (visa humanitaire) pour vous rejoindre en Belgique.

    Votre conjoint (mariage)

    Si vous êtes marié ou si votre partenariat est « équivalent à mariage », votre conjoint/partenaire peut vous rejoindre en Belgique aux conditions suivantes (art. 10 § 1, 4°):

    • Vous devez tous les deux être âgés de plus de 21 ans. Si votre union date d’avant votre arrivée en Belgique, cet âge est ramené à 18 ans.
    • Votre conjoint doit venir habiter sous le même toit que vous.

    En cas de mariage religieux ou mariage coutumier, vous pouvez introduire la demande sous la forme d’une demande de regroupement familial normale (article 10). 

    Si ce mariage est reconnu dans le pays  d'origine comme un mariage officiel, le bureau de regroupement familial de l'Office des étrangers le reconnaîtra également et accordera un visa regroupement familial normal (article 10). Si ce n'est pas le cas, le bureau visa regroupement familial pourra accorder un visa sous la forme d'une autorisation temporaire de séjour sur la base des articles 9 et 13 (visa humanitaire). Une autorisation sur la base de l'article 9 est soumise à des conditions supplémentaires qui s'appliquent lors de la prolongation du droit de séjour, une fois en Belgique (par exemple preuve d'études ou de travail, ne pas être en charge des pouvoirs publics, preuve d'efforts d'intégration...)

    Polygamie

    Le mariage polygame n’est pas reconnu en Belgique. Si vous avez plusieurs épouses, une seule d’entre elles seulement pourra vous rejoindre.(art. 10 § 1, al. 2)

    Cette limitation ne s’applique cependant pas aux enfants issus d’un mariage polygame (arrêt 95/2008 de la Cour Constitutionnelle). Vos enfants pourront vous rejoindre en Belgique, quelle que soit l’épouse qui en est la mère, s’ils remplissent les conditions générales.

    Votre partenaire enregistré

    Si vous n’êtes pas mariés, votre partenaire enregistré peut vous rejoindre en Belgique aux conditions suivantes (art. 10 § 1, 5°):

    • Votre partenariat doit être légalement enregistré. Cela signifie qu’il faut que vous apportiez la preuve que vous avez effectué officiellement une déclaration de cohabitation légale auprès de l’administration communale belge ou de l’autorité étrangère compétente. 
    • Vous devez tous les deux être âgés de plus de 21 ans. Si vous apportez la preuve que vous avez cohabité ensemble pendant au moins 1 an avant votre arrivée en Belgique, cet âge est ramené à 18 ans.
    • Votre relation doit être « stable et durable ». Cela signifie que vous devez apporter les preuves suivantes :
      • soit que vous avez habité ensemble de manière légale et ininterrompue en Belgique ou à l’étranger pendant au moins 1 an avant la demande de regroupement;
      • soit que vous vous connaissez depuis au moins 2 ans et que vous fournissez deux preuves que :
        • vous avez entretenu des contacts réguliers par téléphone, par courrier ordinaire ou électronique (p. ex. emails, photos, etc.);
        • vous vous êtes rencontrés au moins 3 fois durant les 2 années précédant la demande de regroupement et que ces rencontres ont duré au moins 45 jours (p. ex. billets d’avion, etc.).
      • soit que vous avez un enfant en commun.
    • Votre partenaire doit venir habiter sous le même toit que vous.
    • Vous devez tous les deux être célibataires et n’entretenir de relation durable avec aucune autre personne.

    Partenaire enregistré

    Votre partenaire ne pourra vous rejoindre en Belgique dans le cadre d’une procédure de regroupement familial que s’il/elle est enregistré(e) officiellement. La loi distingue deux types de partenariats enregistrés : le partenariat « équivalent à mariage » et le partenariat « enregistré conformément à une loi ». Si votre partenariat a été enregistré dans l’un des pays suivants, ce partenariat est « équivalent à mariage » : Allemagne, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Royaume-Uni et Suède (art. 12 de l’A.R. du 17 mai 2007). 

    Il ne s’agit donc pas de votre compagne ou compagnon de fait. En pratique, peu de personnes réfugiées ont enregistré leur partenariat, puisque seuls certains pays l’autorisent.

    Votre compagne ou compagnon de fait ne pourra éventuellement vous rejoindre en Belgique avec un visa en vue de mariage ou de cohabitation légale. Une autre option est de se marier dans un pays tiers. Dans tous ces cas, des conditions supplémentaires sont appliquées. Dans certaines circonstances particulières, une autorisation de séjour provisoire peut être délivrée sur la base des articles 9 et 13 (visa humanitaire).

    Vos enfants de moins de 18 ans

    Les enfants que vous avez eus avec votre conjoint/partenaire, ainsi que les enfants que vous ou votre conjoint/partenaire avez eus séparément, peuvent venir vous rejoindre en Belgique, à certaines conditions.

    Enfants communs du couple

    Ils doivent remplir les conditions suivantes (art. 10 §1, 4°, 2ème tiret):

    • avoir moins de 18 ans ; 
    • être célibataires ;
    • venir vivre avec vous, sous votre toit.

    Enfants de l'un ou l'autre conjoint/partenaire uniquement (art. 10 §1, 4°, 3ème tiret

    Si vous ou votre conjoint/partenaire avez le droit de garde exclusif et la charge des enfants, les enfants doivent :

    • avoir moins de 18 ans ;
    • être célibataires ;
    • venir vivre avec vous, sous votre toit ;
    • fournir une copie du jugement vous octroyant la garde exclusive.

    Si la garde des enfants est partagée avec l’autre parent, les enfants doivent :

    • avoir moins de 18 ans ;
    • être célibataires ;
    • venir vivre avec vous, sous votre toit ;
    • fournir l’accord de l’autre parent que les enfants vous rejoignent en Belgique.

    Si l’ambassade ou l’Office des étrangers a un doute sur l’âge des enfants, il se peut qu’ils demandent à ce qu’il soit procédé à un test osseux a n de déterminer cet âge. La procédure des tests osseux ne fait pas l’objet d’un protocole strict, ni d’un contrôle particulier. Les résultats des tests osseux sont laissés à la libre interprétation du médecin à l’étranger chargé d’effectuer ces tests.

    Vos enfants majeurs handicapés

    Si vous ou votre conjoint/partenaire avez un enfant majeur handicapé (enfant commun ou non), il/elle peut vous rejoindre en Belgique aux conditions suivantes (art. 10 § 1, 6°): 

    • présenter un document attestant de l’état de santé de l’enfant. Cette attestation doit être délivrée par un médecin agréé par le poste diplomatique ou consulaire belge compétent. Elle doit montrer que l'enfant ne peut pas subvenir à ses propres besoins en raison de son handicap;
    • être célibataire ;
    • venir vivre avec vous, sous votre toit.

    Autres enfants majeurs (≥ 18 ans)

    Seuls vos enfants majeurs handicapés ont droit au regroupement familial. Vos autres enfants majeurs ne pourront pas vous rejoindre en Belgique dans le cadre d’une procédure de regroupement familial. Ils pourraient éventuellement vous rejoindre avec une autorisation de séjour temporaire (art. 9 et 13 - visa humanitaire) mais uniquement dans certaines circonstances particulières.

    Vos parents si vous êtes un mineur étranger non accompagné (MENA)

    Si vous êtes un MENA reconnu réfugié ou bénéficiaire de protection subsidiaire, vous pouvez être rejoint en Belgique par vos parents, à condition que le MENA soit âgé de moins de dix-huit ans au moment de la demande de regroupement familial et soit entré dans le Royaume sans être accompagné d’un étranger majeur responsable de lui par la loi et n’ait pas été effectivement pris en charge par une telle personne par la suite, ou ait été laissé seul après être entré dans le Royaume (art. 10 § 1, 7°). 

    La demande de vos parents doit être introduite avant votre 18ème anniversaire. Lorsque vous atteignez 18 ans durant la procédure d'asile, vos parents peuvent encore introduire la demande dans les trois mois après la reconnaissance du statut de protection internationale. Si vous atteignez 18 ans après l'octroi de protection, l'OE applique strictement la règle imposant d'introduire la demande avant le 18ème anniversaire (arrêt de la Cour de Justice - C-550/16 - 12/4/2018. Voir aussi le site web de l'OE).

    Vos frères et sœurs ne pourront pas vous rejoindre sur la base de l’article 10 de la loi du 15 décembre 1980. Ils le pourront seulement via une demande de visa humanitaire (art. 9 et 13). Toutefois, si la demande de visa humanitaire de vos frères et soeurs est introduite conjointement à la demande de visa de regroupement familial de vos parents, le poste diplomatique enverra la demande au bureau des visas regroupement familial. Ce bureau peut accorder le visa une fois que celui-ci est accordé pour les parents sans avoir à démontrer des circonstances humanitaires particulières

    Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant

    Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant est inscrit dans la Constitution belge (article 22bis) ainsi que dans la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (article 3). Cela signifie que dans toute décision qui le concerne, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être pris en considération de manière primordiale (art. 12bis §7).

    Ce principe s’applique aussi à toute décision de regroupement familial qui concerne les enfants mineurs. Ce principe peut aussi être appliqué dans le cadre d'un visa humanitaire (art. 9 et 13 - visa humanitaire). Par exemple, quand il apparaît qu'il est dans l'intérêt supérieur de l'enfant que d'autres personnes que celles autorisées par la loi viennent vivre avec l'enfant en Belgique. Il pourrait s'agir des frères et soeurs, du tuteur légal ou d'autres membres de la famille de l'enfant ou de l'enfant adopté de fait et resté au pays d'origine.

    Autres membres de la famille

    Les autres membres de votre famille (enfants majeurs, petits-enfants, parents, neveux, partenaire de fait, enfants adoptés de fait, etc.) ne peuvent pas vous rejoindre en Belgique dans le cadre de la procédure de regroupement familial. Dans certaines circonstances exceptionnelles, ils pourraient obtenir une autorisation de séjourner en Belgique pour raisons humanitaires (art. 9 et 13).

    Visa humanitaire (long séjour)

    Se voir octroyer un visa humanitaire n’est pas un droit comme le regroupement familial. Il s’agit d’une faveur de l’état belge à l’égard du membre de votre famille qui souhaite vous rejoindre en Belgique mais qui ne rentre pas dans la définition de famille telle que posée par l’article 10 de la loi sur les étrangers.

    La loi sur les étrangers et ses articles 9 et 13 n’établissent pas de conditions à remplir pour pouvoir bénéficier d’un tel visa. La décision est ainsi laissée à l’entière discrétion de l’Office des étrangers qui considérera, au cas par cas, si oui ou non les circonstances, dûment prouvées, mises à leur connaissance justifient qu’une telle autorisation de séjour soit accordée au membre de votre famille.

    La décision de l’Office des étrangers devra néanmoins être prise notamment dans le respect des droits fondamentaux comme le droit au respect de la vie privée et familiale (article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme) et l’interdiction de traitements inhumains et dégradants (article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme) et conformément au principe de l’intérêt supérieur de l’enfant

    En plus de tous les documents officiels à verser au dossier lors de l’introduction de la demande auprès du poste diplomatique belge compétent comme c’est le cas pour le regroupement familial (voir page 13 de la brochure), il vous appartient d’apporter également tous les éléments de preuve justifiant l’octroi d’un visa humanitaire.

    Ainsi, en pratique, il est notamment important de prouver dépendance du membre de votre famille à votre égard, le fait que ce membre soit dans une situation précaire et que vous serez en mesure de le prendre en charge. (Il est important de pouvoir prouver à la fois la dépendance émotionnelle et psychologique mais aussi la dépendance financière. En pratique, l’Office des étrangers accorde beaucoup d’importance à cet élément. Ainsi notamment, pourront être fournis la preuve d’envois d’argent au membre de votre famille, toute preuve de son indigence et la preuve de vos revenus en Belgique.)

    En outre, il sera également important de pouvoir prouver, le cas échéant, qu’aucun autre membre de votre famille ne peut s’occuper du membre de votre famille, que ce dernier se trouve donc dans une situation isolée.

    Enfin, afin de prouver les circonstances humanitaires graves, il est également intéressant de fournir, si possible, un rapport d’une organisation (telle que l’UNHCR, le CICR,...) sur place ayant pu attester de ses conditions de vie, de son avenir au pays ou du meilleur intérêt de l’enfant.

    C’est le service long séjour de l’Office des étrangers qui traite ces demandes (contrairement au bureau visa regroupement familial qui traite les demandes de regroupement familial normales).

    Il est donc très important d’indiquer sur le formulaire de demande de visa qu’il s’agit bien d’une demande de visa pour des raisons humanitaires au sens de l’article 9, ainsi le dossier parviendra bien au service adéquat.

    La loi ne prévoit pas non plus de délai dans lequel l’Office des étrangers doit rendre sa décision.

    Le délai de traitement peut prendre jusqu’à un an et plus.

    En pratique, obtenir un visa humanitaire est rare. Nous vous suggérons de demander conseil et de vous faire assister par votre avocat ou votre assistant(e) social(e) pour évaluer le bien fondé de l’introduction d’une telle demande et soutenir, le cas échéant, votre demande.