Les migrations ne sont pas la menace que l’on décrit ; elles forgent continuellement nos sociétés, leur permet de s’enrichir et d’évoluer. Parce que les hommes n’ont jamais arrêté de circuler sur la planète, les migrations doivent être perçues pour ce qu’elles sont ; une conséquence simple et irrémédiable de la volonté des hommes de ne pas se satisfaire de ce qu’ils ont, de leur envie de voir d’autres horizons. De fait, il y a autant de motif de migrer que de migrants ; s’intéresser à ces motifs, c’est accepter de mieux comprendre les flux migratoires eux-mêmes.

Le migrant, en effet, n’est ni un délinquant ni un envahisseur. Un migrant c’est chaque femme, chaque homme qui prend la décision de quitter son pays, temporairement ou non. Qu’ils soient demandeurs d’asile ou étudiants, venus rejoindre un conjoint – fut-il prince royal - ou travailler, ces hommes et ces femmes ont des droits fondamentaux que tous les Etats d’accueil se doivent de respecter.

L’Etat d’accueil a aussi le devoir de contribuer à l’insertion des migrants au sein de la société. La diffusion des données disponibles sur les flux migratoires, compétence de l’Observatoire des Migrations du Centre pour l’égalité des chances, nous paraît de nature à améliorer les liens à tisser entre migrants et société d’accueil. L’occasion de se rappeler que jamais l’homme n’est resté sédentaire sur sa planète, et que les mouvements migratoires auxquels nous assistons aujourd’hui ne constituent, finalement, qu’une étape bien éphémère de la transhumance humaine.